Scanner ou échographie : quelle technique d’imagerie choisir selon les cas ?

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4/12/25
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Les examens d’imagerie médicale jouent un rôle central dans le diagnostic et le suivi de nombreuses pathologies. Parmi les techniques les plus fréquemment prescrites figurent le scanner (ou tomodensitométrie) et l’échographie. Bien qu’ils partagent le même objectif, celui de visualiser l’intérieur du corps humain, ils reposent sur des principes technologiques différents, s’appliquent à des contextes cliniques variés et présentent chacun des avantages et des limites spécifiques.

Le scanner utilise des rayons X pour produire des images en coupe à haute résolution des organes internes. L’échographie, quant à elle, repose sur les ultrasons et n’implique aucune exposition aux rayonnements ionisants. Selon les symptômes, l’urgence de la situation ou la zone du corps à explorer, l’un ou l’autre de ces examens pourra être prescrit.

Cet article propose de comparer ces deux techniques en examinant leur fonctionnement, leurs indications, leurs bénéfices respectifs ainsi que les critères de choix en fonction de chaque situation clinique. Il aborde également les aspects pratiques liés à leur préparation afin de mieux informer les patients sur le déroulement de ces examens essentiels.

1. Principes de fonctionnement

1.1 Le scanner (ou tomodensitométrie)

Le scanner, également appelé tomodensitométrie (TDM), est une technique d’imagerie médicale qui repose sur l’utilisation des rayons X. Cet examen permet d’obtenir des coupes fines de l’organisme, reconstruites numériquement pour visualiser avec précision les structures internes. Grâce à une résolution élevée, le scanner est capable d’explorer en détail les organes, les tissus et les éventuelles lésions ou anomalies invisibles sur une radiographie simple.

Dans certains cas, l’injection d’un produit de contraste iodé peut être nécessaire afin d’améliorer la visualisation des vaisseaux sanguins, des structures digestives ou de certaines tumeurs. Cette substance est administrée par voie intraveineuse et son utilisation peut être contre-indiquée chez certains patients, notamment en cas d’insuffisance rénale ou d’allergie connue.

Le scanner est un examen rapide et standardisé, souvent utilisé en situation d’urgence (par exemple en cas de traumatisme crânien ou de suspicion d’embolie pulmonaire) ou dans le cadre d’un bilan d’imagerie oncologique.

1.2 L’échographie (ou ultrason)

L’échographie est un examen d’imagerie non invasif basé sur l’utilisation d’ultrasons. Ces ondes sonores à haute fréquence sont émises et reçues par une sonde appliquée directement sur la peau, généralement à l’aide d’un gel de contact pour améliorer la transmission du signal.

Cette technique permet de visualiser en temps réel les organes, les tissus mous, les vaisseaux sanguins (via le Doppler) et certaines anomalies comme des kystes, nodules ou hématomes. Elle est particulièrement utile pour l’exploration de la thyroïde, de l’abdomen, du petit bassin ou encore dans le suivi de la grossesse (échographie obstétricale).

L’un des principaux avantages de l’échographie est l’absence d’irradiation, ce qui en fait un choix privilégié pour les femmes enceintes ou les enfants. Toutefois, elle présente certaines limites, notamment en cas d’obésité ou lorsque les structures à analyser sont situées en profondeur.

2. Indications médicales principales

2.1 Quand prescrit-on un scanner ?

Le scanner est souvent indiqué lorsqu’il est nécessaire d’obtenir une image précise et détaillée de l’anatomie interne. Il permet de détecter ou de confirmer la présence d’une lésion, d’une anomalie ou d’une pathologie sous-jacente. Cet examen est couramment utilisé en cas de traumatisme crânien, de suspicion de tumeur ou de métastase, ou encore pour explorer des douleurs thoraciques, abdominales ou pelviennes dont l’origine reste incertaine.

Le scanner thoracique, le coloscanner ou encore l’arthroscanner sont des variantes spécifiques orientées respectivement vers l’étude des poumons, du côlon ou des articulations. Dans certains contextes, comme la recherche d’une embolie pulmonaire, un angioscanner avec injection de produit de contraste iodé est indiqué pour analyser les artères pulmonaires et évaluer la perfusion sanguine.

Le scanner joue également un rôle essentiel dans le suivi oncologique, notamment pour surveiller l’évolution d’une tumeur ou la réponse à un traitement. Il peut être prescrit en phase de dépistage ou dans le cadre d’un bilan d’imagerie complet.

2.2 Quand utilise-t-on l’échographie ?

L’échographie est privilégiée dans de nombreux contextes cliniques où une visualisation en temps réel est utile. Elle est fréquemment prescrite en première intention pour explorer des douleurs abdominales, une masse palpable, ou pour évaluer la vascularisation grâce à l’échographie Doppler.

Elle est également incontournable dans le suivi de grossesse (échographie obstétricale), l’évaluation de l’utérus et des ovaires (échographie pelvienne), ou encore l’étude de la glande thyroïde. Chez l’enfant, l’échographie est souvent utilisée pour examiner les hanches, l’abdomen ou les reins, sans risque d’irradiation.

Dans certains cas, elle permet de différencier une structure bénigne, comme un kyste, d’une formation potentiellement plus préoccupante comme une tumeur. La nature du signal échogène, hypo-échogène ou hyper-échogène, aide à affiner le diagnostic radiologique.

L’échographie peut également être réalisée en situation d’urgence, notamment pour détecter un hémopéritoine, une torsion testiculaire ou un hématome intra-abdominal, avec l’avantage d’être immédiatement disponible et non invasif.

3. Avantages et inconvénients de chaque technique

3.1 Scanner

Le principal avantage du scanner réside dans sa précision et sa capacité à fournir des images en coupe de haute résolution, permettant une visualisation fine des organes internes, des tissus et des structures osseuses. Il est particulièrement efficace pour détecter des lésions profondes, des anomalies complexes ou des pathologies mal localisées. En cas d’urgence, le scanner permet un diagnostic rapide et fiable, ce qui en fait un outil de choix pour l’exploration de traumatismes, d’accidents vasculaires cérébraux ou de suspicions de pathologies thoraciques ou abdominales aiguës.

Le scanner est aussi très utile pour évaluer la densité des tissus et la topographie des organes grâce à des reconstructions multiplanaires. Lorsqu’un produit de contraste iodé est utilisé, la visualisation de la perfusion et du flux sanguin devient plus précise, notamment dans le cadre d’un angioscanner.

En revanche, le scanner présente plusieurs limites. Il expose le patient à une dose de rayons X, ce qui implique certaines contre-indications, notamment chez les femmes enceintes et les jeunes enfants. De plus, le recours au produit de contraste peut être contre-indiqué en cas d’insuffisance rénale, d’allergie ou d’allaitement. Enfin, la nécessité d’une immobilité complète du patient pendant la durée de l’examen peut représenter une contrainte, notamment en situation aiguë ou chez les personnes âgées.

3.2 Échographie

L’échographie se distingue par son innocuité et sa simplicité. Elle n’utilise aucun rayonnement ionisant, ce qui la rend sans danger pour tous les profils de patients, y compris les femmes enceintes et les nourrissons. Elle est souvent décrite comme un examen non invasif, indolore, et généralement bien toléré. L’échographie offre aussi l’avantage d’une imagerie en temps réel, ce qui permet une interaction directe entre le praticien et l’image observée, particulièrement utile pour évaluer la mobilité, la vascularisation ou la réponse d’un organe à une pression.

Elle est également portable et peut être réalisée au lit du patient, notamment en milieu hospitalier ou en situation d’urgence. Sa capacité à analyser les tissus mous en fait un outil particulièrement adapté à l’exploration abdominale, pelvienne, thyroïdienne, mammaire ou musculo-squelettique.

Toutefois, l’échographie présente certaines limites. Sa qualité dépend fortement de l’opérateur et de l’équipement utilisé. La pénétration des ultrasons peut être limitée par la morphologie du patient, notamment en cas d’obésité ou de gaz intestinaux. Certaines zones profondes ou entourées d’os sont difficilement accessibles, et la présence d’artefacts ou de zones d’ombre peut altérer la qualité de l’image.

4. Critères de choix entre scanner et échographie

Le choix entre un scanner et une échographie repose sur plusieurs critères, liés à la situation clinique, aux antécédents du patient, à la zone anatomique concernée et aux objectifs de l’examen. C’est le médecin prescripteur, en lien avec le radiologue, qui détermine l’indication la plus appropriée.

Le premier critère repose sur la nature des symptômes. En cas de douleur aiguë, de traumatisme ou de suspicion de pathologie urgente, le scanner est souvent privilégié pour sa rapidité et sa capacité à fournir une image globale et détaillée en quelques minutes. Il est particulièrement indiqué lorsque des anomalies profondes ou osseuses sont suspectées, ou encore pour visualiser des organes complexes comme le cerveau, les poumons ou les organes digestifs.

À l’inverse, l’échographie est souvent choisie pour une première exploration lorsqu’une pathologie bénigne est suspectée ou lorsqu’une surveillance régulière est nécessaire. Elle est particulièrement utile dans le cadre du suivi de grossesse, de l’évaluation du flux sanguin via le Doppler, ou pour explorer des douleurs abdominales ou pelviennes sans exposition aux rayonnements.

Un autre critère essentiel concerne les contre-indications. Le scanner peut nécessiter l’administration d’un produit de contraste iodé, contre-indiqué en cas d’insuffisance rénale ou d’allergie. Il implique également une exposition aux rayons X, ce qui limite son utilisation chez les femmes enceintes, sauf en cas d’absolue nécessité. À l’inverse, l’échographie, qui utilise des ultrasons, ne présente pas ces risques et peut donc être pratiquée de manière répétée.

La localisation anatomique est également déterminante. Le scanner est plus performant pour l’analyse des structures thoraciques, cérébrales ou osseuses, tandis que l’échographie est plus adaptée aux tissus mous et aux organes superficiels. Dans certains cas, les deux examens peuvent être complémentaires, notamment lorsqu’un premier examen ne permet pas de conclure ou pour affiner un diagnostic.

Enfin, la disponibilité, la durée de l’examen et les impératifs logistiques peuvent également influencer le choix. L’échographie, plus facilement accessible et mobilisable, peut être réalisée immédiatement au lit du patient. Le scanner, quant à lui, nécessite un plateau technique dédié et une organisation plus structurée, mais il offre des capacités diagnostiques étendues.

5. Comment se préparer à un examen de scanner ou d’échographie ?

La préparation à un examen d’imagerie médicale dépend du type d’examen prescrit, de la région du corps à explorer, et des antécédents médicaux du patient. Une bonne préparation permet de garantir la qualité des images obtenues et de limiter les risques éventuels.

Scanner : quelles précautions avant l’examen ?

Pour un scanner, une prescription médicale est nécessaire. Dans certains cas, une préparation est demandée. Il peut s’agir de venir à jeun, en particulier si un produit de contraste iodé doit être injecté. Ce produit améliore la visualisation des organes et des vaisseaux, mais il nécessite parfois une vérification préalable de la fonction rénale par une prise de sang, notamment en cas de diabète, d’insuffisance rénale ou chez les patients âgés.

Avant l’examen, il est conseillé de retirer tout objet métallique (bijoux, lunettes, piercings), afin d’éviter les artefacts sur les images. Le jour de l’examen, le patient est généralement installé en position allongée sur une table motorisée. Il doit rester immobile pendant la durée du scanner, qui ne dépasse généralement pas quelques minutes. Il peut aussi être demandé de bloquer brièvement la respiration pour certaines acquisitions, comme dans le cas d’un scanner thoracique.

Échographie : préparation minimale mais parfois nécessaire

L’échographie, qui utilise des ultrasons, est un examen non invasif qui ne nécessite pas d’exposition aux rayons X. Dans la majorité des cas, aucune préparation particulière n’est requise. Toutefois, selon la région explorée, certaines consignes peuvent être données. Pour une échographie pelvienne, il est souvent demandé de boire de l’eau avant l’examen afin d’avoir la vessie pleine, ce qui permet une meilleure visualisation. Pour une échographie abdominale, être à jeun quelques heures avant l’examen peut être recommandé.

Pendant l’examen, un gel de contact est appliqué sur la peau pour faciliter le passage des ultrasons. Une sonde est ensuite déplacée sur la zone à étudier. L’examen est indolore, silencieux, et dure généralement entre 10 et 30 minutes. En cas d’échographie Doppler, le flux sanguin est analysé en temps réel, parfois avec un affichage en couleur.

Dans tous les cas : suivre les consignes médicales

Il est essentiel de suivre les instructions fournies lors de la prise de rendez-vous. Certaines situations spécifiques (grossesse, allaitement, allergies, pathologies chroniques) doivent être signalées à l’équipe médicale. Ces informations permettent d’adapter le protocole de l’examen et de garantir la sécurité du patient.

Enfin, les résultats sont interprétés par un radiologue, qui rédige un rapport radiologique transmis au médecin prescripteur. Celui-ci pourra ensuite orienter la prise en charge en fonction des observations faites à l’imagerie.

Scanner ou échographie : ce qu’il faut retenir

Le scanner et l’échographie sont deux examens d’imagerie médicale complémentaires, chacun présentant des indications, des avantages et des limites spécifiques. Tandis que le scanner offre une visualisation fine des structures internes grâce aux rayons X, l’échographie se distingue par sa souplesse d’utilisation, son innocuité et sa capacité à produire des images en temps réel grâce aux ultrasons.

Le choix de l’examen repose sur plusieurs critères : la nature des symptômes, la zone anatomique à explorer, l’état de santé du patient, et les contre-indications éventuelles. Ce choix est toujours guidé par le médecin prescripteur, en lien avec le radiologue, afin d’assurer un diagnostic précis et une prise en charge adaptée.

Bien se préparer à l’examen, respecter les consignes médicales et comprendre le rôle de chaque technique permet aux patients d’aborder leur parcours de soins avec sérénité et confiance.